Descartes, Voltaire et Rousseau ont partagé ces dix jours de détente avec moi, sous le soleil agréablement assis au transat, les pieds au sable et la tête tantôt lourde, tantôt légère mais toujours en activité, tant les écrits étaient prodigieux .
J'ai fini par douter de Descartes, qui comme Voltaire et Rousseau affirme son déisme, les temps obligent, en faisait un peu trop pour être honnête ... Se voulait-il reconnu plus catholique que ses contemporains, que les doctes de l'époque qui lui faisaient (sur commande) la gentillesse de répondre à ses méditations métaphysiques ? Mon esprit cartésien avait, je l'avoue, bien du mal à le suivre .
Que vous dire de Voltaire ? Si ce n'est qu'il est à lire, à penser, à relire et à cogiter . Je me sens en parfaite symbiose avec ses écrits, qui me parlent de logique, de tolérance, qui m'ouvrent à la vie que j'aime vivre, qui me donnent force et courage devant l'adversité, déterminée dans mon amour des hommes fussent-ils « mauvais » tentant du mieux que je peux d'améliorer par la pensée et les actes leurs façons de penser et d'agir, en ouvrant les portes de leur conscience à eux-mêmes ...
Celui qui m'a le plus surprise, c'est le Rousseau du contrat social, j'y ai découvert un Rousseau que je ne soupçonnais pas, d'une logique implacable, peut soucieux de séduire, solitaire mais solidaire des hommes, à me plaire avec ses « non-compromis », possédant un style léger qui en dit lourd sur la vie sociale des hommes de son époque ... Très loin de ce que mes profs d'alors m'avaient laissé retenir de lui ...
De retour chez-moi, je fais une trêve sur mes lectures, je repars au jardin, le travail m'y attend, tout en « priant » les hommes de semer juste dans l'urne, la semence de leur avenir ...

L'opportuniste que je suis se soucie peu de la nature religieuse de ces fêtes, pour peu que des congés y soient associés, je profite à tout va de l'occasion pour refaire mes valises et m'évader ...
Sortir du marasme ambiant politico-social qui me rend maussade, tâcher d'oublier la haine de l'autre auprès des flots bleus, tenter de guérir cette nausée omniprésente qui noue mes viscères d'un mal curable, dont j'ignore le traitement ...
Me dire à quoi bon te soumettre à ce stress puisque l'avenir ne dépend pas de toi, la solution sera collective, et quoi qu'il advienne, l'homme s'en sortira toujours, ainsi va la vie de ses hauts, de ses bas ... il avance sur le chemin des Hommes, se prouvant à lui-même que ses chutes peuvent être positives, qu'il est capable de réfléchir, de se remettre en question, de trouver des solutions ...
Philippe et moi partons donc au pays des flamands pour retrouver le calme, nous convaincre qu'il est bon d'être ensemble, évacuer nos angoisses, nous reposer l'esprit, reprendre des forces avant que la marée déferle ...
Avec vous en pensées ... Ayez confiance !

Liège, ville industrielle a vécu de sa sidérurgie, quelques fleurons jadis prospères avaient alimenté ses familles, donnant de la richesse bien relative à ceux qui faisaient couler la fonte ... Les crises successives ont tantôt fermé des outils pour les rouvrir quand le besoin d'acier se faisait urgent, pour combler les commandes des entreprises qui produisaient, vendaient en fonction des marchés ...
L'exigence de l'économie fait loi de nos jours, c'est elle qui détermine le travail, qu'importe le savoir-faire des hommes, leurs besoins vitaux, ils sont devenus des jouets que l'on prend et que l'on jette selon le désir du capital, qui ici ou ailleurs s'arrange bien de nos maux ...
Le politique a eu le tort de croire au possible d'une connexion entre les genres, croyant qu'il suffisait d'engranger des richesses pour les répartir, il a laissé faire l'économie sans contrôles et nous connaissons le présent !
La crise actuelle pourrait constituer la base d'un sursaut de réflexion sur le rôle de chacun, produire pour consommer toujours plus ou consommer selon nos besoins et produire sans outrance ? Faut-il nécessairement produire, consommer et être rentable ou faut-il anéantir la rentabilité à tout prix ?
Et si nous décidions de ne plus consommer, de faire fi de leur mode de vie, de réapprendre à vivre selon l'homme et plus l'économie ?

De colère, de rage, de désespoir, à l'en contre des faits de société qu'il ne me sied guère d'avaliser, tombant des nues quand il nous est révélé à trois semaines des élections qu'un ministre socialiste s'octroie les faveurs de l'argent (légalement gagné) tandis que des milliers de personnes perdent leur emploi, les privant du droit à l'existence digne au sein d'une collectivité qui s'était voulue solidaire ...
D'amour, de bonheur, de partage quand dans notre intimité familiale se diffuse par contact le virus de la vie, amenant le « bien-être » de se voir aimer, de se le communiquer de l'un à l'autre, de sorte que tous ensemble, nous souffrions de la maladie d'amour que nous voudrions partager avec tous ...
Serait-ce si compliqué, de demander et de recevoir ce geste simple de la solidarité ? Gagner de l'argent pour vivre décemment est dans l'ordre des choses, qu'il y ait des gens plus riches que d'autres ne gêne en rien, pour peu que tous puissent accéder à l'équilibre de la vie par des études à la portée de tous, dans une mixité sociale qui aide à comprendre l'autre plutôt que le mépris, que les plus faibles malades ou vieux soient aidés selon les circonstances par une sécurité sociale digne de ce nom ... Tout cela avait été mis en place par nos aïeux, et se trouve aujourd'hui menacé à cause d'une crise financière qui rend fous ceux qui avaient spéculé sur la durée de ce système arrogant du plus fort possédant sur ces autres produisant que nous sommes ... Que celui qui a tout essaie de comprendre celui qui n'a rien, que celui qui jouit de santé pense à ces autres à qui elle fait défaut, que le cultivé éduque le non appris, que les mains se tendent du fort vers le faible, serait-ce trop demander à ces gens qui ont pris le goût de l'argent pour monnaie comptant ?

Ce 7 juin, en plus du vote pour l'Europe, nous les belges aurons à désigner nos élus pour les 3 régions distinctes du pays : les flamands pour la Flandre, les wallons pour la Wallonie, et les bruxellois pour la région de Bruxelles .
Nous avons la « presque » certitude du choix nationaliste des partis radicaux flamands par le peuple du nord, par contre l'imprécision la plus nébuleuse en ce qui concerne le vote pour les deux autres régions ...
Les libéraux avaient le vent dans les voiles jusqu'à l'émergence de la crise financière mondiale. Les pertes subies de ceux qui leur faisaient confiance ont mis en doute une partie de leurs discours prônant l'élitisme dans le travail : plus tu travailles et plus tu gagnes ... Désormais le boulot se fait rare ...
Les écolos surfaient sur la vague du changement climatique pour nous vendre la verdure de leur produit : la nature, qui s'appartient à elle-même !
Les catholiques devenus humanistes pour ratisser plus large font ce qu'ils peuvent mais ...
Les socialistes, seuls à défendre la solidarité entre les classes qui qu'on le veuille ou non, sont de plus en plus évidentes dans la distance qui se fait jour entre les riches et les pauvres, ont encore du mal à émerger des affaires qui ont « sali » tout le travail effectué pour neutraliser le mal belge ...
Bruxelles ville capitale et région, francophone de ses habitants, mais flamande de son sol constitue le dilemme belge ... écartelée par la volonté flamande de la vouloir flamandiser ...
Alors bien malin celui qui pourrait nous dire à quoi demain ressemblera mon pays, sera t-il encore possible de le diriger ? Quel est notre destin ? Plus que jamais cette élection est importante, mais je ne sais pourquoi il me semble que mon peuple s'en fout ...