Toute cette nuit, la pluie berçait mes rêves, j'étais bien au chaud la laissant décliner ses arpèges, pensant qu'au matin épuisée elle irait se coucher ...

Mais elle avait à faire, vider de tout son art, l'étendue des nuages qui plombaient l'atmosphère .

Il me fallut patienter  des heures et des heures, la croyant en partance mais qui revenait de plus en plus puissante

Quand enfin, la marée déçue par mon absence, se mit en colère et montant sur la plage, fit comprendre aux nuages qu'il fallait déguerpir !

j'allais alors la remercier en y trempant les pieds, la tête au sec ...

La pluie avait battu la nuit troublant la lune bleue, mais le matin juste avant l'aube, cet astre si près de la terre me tendait la main pour rejoindre le soleil 

J'avançais vers les flots et lui s'élevait face à la lune lui sommant d'aller se coucher 

les pêcheurs de crevettes étaient déjà à l'oeuvre

suivis des mouettes qui attendaient calmement leurs rejets  

et celui-là, cherchait ses vers de mer pour plus tard pêcher le bar 

non, je n'étais pas seule ce matin  ...

Il ne pleut plus, mais le ciel reste couvert ...

vêtue de mon K-Way, je m'aventure sur cette plage dont s'écarte la marée

et je rejoins sans encombre, sans rencontre, le flux des vagues languissantes et caressantes 

Le soleil est là pourtant, camouflé bien au-dessus de ce ciel ouaté

déjà se dessine le jour qui fuira la grisaille ...

bonne journée !

Quelques nuages glissent laissant apparaître  la boule en feu qui s'anime

La marée basse me laisse découvrir l'horizon 

et me voilà les pieds dans l'eau, non, je n'irai pas plus avant, je longe en lisière deux mondes qui s'unissent 

monte le soleil, et moi, je rentre !

que votre journée soit douce 

Quelques passages de ses livres à Colette, partagés sur le net, m'ont remis en mémoire la passion de mon adolescence pour "ses" écrits !

L'espièglerie, si bien décrite, d'une enfance en nature avait séduit mon âme vagabonde ...

Quelques décennies plus tard, forte de cette vie qui fut mienne, je me replonge sans mélancolie mais avec tendresse au-travers de "ses" mots si vrais !

Il m'arrive aujourd'hui de m'imaginer en Sidonie, cette mère nature qui jamais n'interdit, mais guide par sa conduite patiente et prévoyante, les pas qu'auront à franchir ses enfants, libres mais profonds, forts des valeurs reçues et vécues par l'observation de la vie, telle qu'elle se délivre à chacun d'entre nous et qu'il nous faut affronter le coeur vaillant pour "être" tout simplement !