C'est un temps de noël, la neige tombe ci et là, maquillant le paysage en vue des fêtes, nos nez rouges font office de boules, les lumières des vitrines enguirlandent nos rues, les maisons même s'enjolivent de décorations multiples, des pères noël grimpent aux murs, des rennes tout emmitouflés de luminescence tirent des chars encombrés de cadeaux, les nuits sont toutes éclairées en attendant ces moments festifs à venir ...
Nous semblons oublier la crise et ses angoisses, les gens qui n'ont pas d'abris, ceux qui ne pourront pas participer aux joyeusetés du moment, faute de manque ... Et nous préparons la fête !
Noël reste noël, en temps de guerre, en temps de paix, en temps d'opulence, en temps de privation, chacun d'entre nous sent une poussée intense monter du plus profond de soi pour aller vers les autres, réunir ceux qu'on aime, partager ce qui est à partager dans l'amour et la joie, en oubliant pour l'instant les tourments de la vie ...
Je ne manquerai pas au nombre, je fêterai noël, je penserai à tous les opprimés de la terre qui penseront à moi qui gamberge alors qu'ils souffrent ... mais dites-moi seraient-ils plus heureux si je m'abstenais ?
Non, je ne me sens ni coupable, ni hypocrite, c'est noël pour tous qui se prépare ... Et de ce pas, je m'en vais décorer mon salon pour déjà m'imbiber de l'idée que l'hiver est à la porte, que le combat sera rude, mais que la chaleur intérieure au corps des hommes sera la plus forte !

Plus que jamais il faut en parler, rappeler qu'allumer sa bougie n'est pas un geste anodin, qu'une petite flamme à un pouvoir immense sur la destinée des hommes ...
Le 10 décembre, est le jour anniversaire de la déclaration des droits de l'homme, reconnue par l'ONU en 1948 . Cette charte fut pensée par 18 personnes regroupées à l'initiative d'Eléanor Roosevelt, réunissant des politiques, des cultures et des religions différentes ayant un même but, celui d'éviter d'avoir un jour à revivre les discriminations qui avaient conduit le monde à lutter contre le fascisme de l'époque ...
Tout reste à faire, la conscience est présente, mais les faits du monde nous prouvent bien que la vigilance ne constitue pas un tout ! On se bat un peu partout, pour de bonnes raisons disent-ils, pour des privilèges, pour des idées, pour manger, pour survivre, pour tout et pour rien ... on se bat ...
L'homme qui opprime l'homme pourrait-il un jour inverser son statut ? Prendre conscience et penser l'oppression ? Subir plutôt que faire subir ?
L'homme qui est opprimé par l'homme a-t-il d'autres moyens pour se faire entendre que le combat ? Qui est-il ? Une chair à canon, un corvéable à merci ? Un instrument juste bon à produire du fric ? Une de ces choses jetables après usage ?
L'homme n'est Homme que s'il a conscience de l'Homme, tous semblables devant la souffrance, la faim, le froid, la misère et la guerre ...
Ma bougie est allumée, sa flamme au-travers de la fenêtre tend à interpeller le passant ...
Qui que tu sois, aujourd'hui pense aux hommes, nous dit-elle !

De son vrai nom Régis Fayette-Mikano est un rappeur-slammeur qui a touché mon c½ur ... Bien sûr il a tout fait pour, en interprétant « Ces gens-là » de Jacques Brel il savait le bougre que je serais séduite ...
Le sceptre de ce roi, (du latin regis, de l'arabe malik) a pris forme au bois de la chanson française, travaillé par des artisans tels que Nougaro, Gréco, Brel ...
Ce jeune homme né à Paris le 14 mars 1975 dans le 14ème arrondissement, n'a pas connu que des moments faciles, à l'âge de deux ans il part avec sa famille vivre à Brazzaville jusqu'en 1981, puis ils s'installent à Strasbourg, ses parents divorcent, sa mère élève seule ses 7 enfants . Il sombre dans la délinquance, l'éveil à la littérature lui fera prendre conscience de lui-même et des autres, l'amenant à composer sa musique qu'il fait coller à des textes prestigieux et le rend populaire ...
« Être populaire » dit-il « consiste à se sentir solidaire, c'est comprendre fondamentalement que nous sommes tous complémentaires, utiles comme les doigts d'une même main ... chacun dans sa fonction propre ... »
Comment voudriez-vous que je sois insensible à ce Monsieur ...
Il s'appelle Abd Al Malik ; il est rappeur et son nouvel album s'intitule DANTE .

Tout est blanc de givre, le soleil brille, le rouge gorge a refait son apparition, mon jardin est au repos, les légumes sommeillent à l'abri du tapis de feuilles, les chats ne s'hasardent que très peu au dehors, et bien au chaud derrière ma vitre je ne me lasse pas de regarder ...
Comme la nature est belle sous ce voile de froid qu'un ciel embrouillé ne parvient pas à ternir, laissant même filtrer, pour mieux nous émouvoir, les rayons éblouissants de l'astre d'hiver qui se jouent de l'éclat scintillant des particules argentées qui jalonnent les branches, les pousses d'herbe, les feuilles translucides des végétaux qui avaient résisté aux précédentes attaques ...
Tant de beauté réanime en moi tous les espoirs du monde, elle me raccroche à l'essentiel de toute vie, aussi mordant que puisse être le froid de ce gel tout puissant, sa beauté me laisse entrevoir la couleur du renouveau . J'imagine déjà le retour des crocus jaunes et bleus qui refleuriront le paysage de la vie printanière, il sera alors temps pour moi de bêcher et d'ensemencer cette parcelle infime du monde pour nourrir ceux que j'aime ...
Sous ce climat d'hiver petite terre, ressource toi, dort du sommeil du juste, laisse pendant tout ce temps la nature se faire, emprisonnant en ton sein tous les éléments vitaux dont tu auras besoin pour faire jaillir le germe de la semence que je te confierai bientôt ...
Et le courage me revient, de te voir si belle, ma terre nourricière, je sens en moi le désir pointer de jouer à nouveau avec toi, de donnant ma seule sueur en échange de tous les bienfaits, que généreuse tu me donnes ...

En règle générale, je suis de ceux qui prennent la vie comme elle vient, je m'accommode aux choses diverses qui me viennent de ses hasards, toujours prenante des innovations, optimiste de nature, j'entrevois facilement des solutions aux problèmes innombrables qui jalonnent le cours de toute vie ...Suis-je zen pour autant ?
J'ai récusé en son temps toutes formes de religion, donnant à mes pensées, mes actes, priorité à l'Homme ... Il n'empêche que celui-ci doit vivre parmi les hommes, en société ... Que cela inclut des lois à respecter, des lois sociales, économiques, régulées par une justice indépendante qui veille au grain, société ayant recours pour se maintenir, aux forces de l'ordre réprimant les écarts de certains ...Nous sommes nombreux à en accepter le fait, à suivre les lois, à apprécier la justice, à faire appel à l'ordre quand besoin se fait sentir, mais quand il y a dérive, de quoi sommes-nous capable ?
NON, je ne suis pas zen !
Je m'offusque quand l'argent prend le poids sur l'homme, quand un pouvoir mis en place démocratiquement se sert de celui-ci pour alimenter sa raison d'être, quand la justice cesse d'être équitable et se soumet par démagogie à ce même pouvoir, quand les policiers obéissent aux injonctions venues d'en haut !
Sans que beaucoup réagissent, nous assistons à cette dérive qui voit arrêter et emprisonner de jeunes adultes au nom de la lutte contre le terrorisme ( la bande des neuf de Tarnac) ...
Nous restons de marbre quand des policiers envahissent nos écoles pour fouiller nos enfants susceptibles de trafic de drogue ...
Nous, nous calfeutrons derrière nos portes, bien emmitouflés, bien au chaud, tièdes de nos idées pour nous protéger du mal qui passe ... Faudra-t-il que demain des cagoulés armés débarquent aux petites heures nous sortir de nos lits pour enfin nous réveiller ?
Les années trente ne sont pas loin derrière nous, j'ai l'impression d'assister à un « remake » assez déplaisant, ce problème-là dépasse mes solutions, j'ai envie de crier, mais le désert est grand qui en assourdit la tonalité !
http://www.cetaitdemain.org/ je vous conseille d'aller y entendre Jeanne Moreau ....Merci Dominique .