• LE POUVOIR DES MAINS .
    N'ayant pas eu trop de visites ce jeudi, maman et moi nous sommes adonnées à un exercice que nous aimons particulièrement, philosopher ... sur la vieillesse, ses charmes et ses inconvénients ...
    Jusqu'à un certain âge il est bon de vieillir, tant que l'indépendance du sujet lui permet d'être utile aux siens, il reste considéré par son milieu, on le flatte, on le visite, on le touche, IL EXISTE ! et puis, sensiblement les tourments de la longévité pénètrent le quotidien, le vieux a besoin de plus en plus des autres, cela devient gênant, on espace les visites, c'est à peine si on ose toucher ...
    Au diable la pudeur ! m'a dit maman, j'aime quand on me lave, même si c'est à la va-vite, au-moins on me touche, des mains s'attardent sur mon corps, qu'importe d'où qu'elles viennent ...
    C'est pourtant peu de choses que de caresser la peau de nos géniteurs, de les coiffer, de les manucurer, de les parfumer, d'éveiller encore et encore leur sensualité !
    Idem pour les tout petits, là, nul ne s'en prive, il est tellement doux de sentir frémir sous ses doigts la peau d'un bébé ...
    Vendredi, samedi et dimanche c'était mon petit fils qui recevait mes caresses, je vous assure que le regard de l'un valait celui de l'autre quand mes mains pleines de tendresse exerçaient leur pouvoir !
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  • IL AURAIT 79 ANS …


    Le grand Jacques qui nous a quitté le 9 octobre 1978, ce belge qui se revendiquait flamand, chantait ses états d'âme en français, vivait au pays de sa chance, rêvait d'humanité, pleurait la fatalité de ses amours perdus, rimait sur son plat pays, « arpégeait » son chagrin au pied du trop grand lit, ce belge qui criait son amour de la vie tout en décriant la face obscure des hommes, les bourgeois, les putains d'Amsterdam de Hambourg ou d'ailleurs, les flamingants, ces gens-là, les bigotes, qui puisait ses forces dans l'amitié de Jef, des désespérés, des paumés du petit matin, qui revisitait son enfance pour ne pas se perdre, il aimait la Fanette, les vieux, les bergers, les bonbons, Madeleine, Mathilde et les autres, les Toros autant que le caporal casse-pompon, il a fait valser sa vie puisqu'il ne supportait pas que les hommes s'ennuient, cet incompris, cet écorché vif, cet homme de la Mancha toujours en quête de l'éveil des hommes ...
    Tu ne sauras jamais oh grand Jacques la place que tu occupes encore tout au long de mes jours, j'ai l'impression que tu avais tout ressenti avant moi, pour le chanter et que je t'entendes quand la vie a des bas, alors je laisse filer ta voix dans mon espace, je pleurs avec toi sur la désespérance, et la fenêtre s'ouvre sur le bonheur simple qui transpire de ton ½uvre .
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  • LE HASARD …
    Je lui laisse une petite place dans ma vie, tout ne pouvant être contrôlé, dominé, organisé ...
    C'est lui qui au détours d'un chemin ayant à me conduire ailleurs, survient et modifie mon parcours, m'entraînant vers des horizons que je n'aurais pas osé imaginer, me faisant découvrir des merveilles insoupçonnées, qui m'apportent la joie par l'ouverture de portes que je n'aurais pas eu l'audace de pousser .
    Ainsi bon nombre de mes relations sont survenues au hasard de la vie, enrichissant ma compréhension de domaines humains tellement divers, entraînant ma tolérance envers les différences culturelles et sociales qui sans lui me seraient restées lettres mortes .
    Le hasard de la vie m'a amené lentement sur le passage des « autres » . Attirant mon attention sur leur potentiel de grandeur, il m'a appris à grandir ... me faisant remarquer leur mépris, il m'a donné à réfléchir ... Cela m'a écarté de la solitude qui ramène tout à soi, grossit les tourments de notre ego, éloigne les peurs d'oser aller vers l'inconnu .
    Je ne laisse pas le hasard diriger ma vie, il pourrait rompre le fil conducteur de ma responsabilité envers mes propres engagements qui constituent la trame de mon tissu vital, non, je lui laisse juste une toute petite place ...

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  • IMPUISSANCE …
    Nous semblons bien impuissants devant la crise économique mondiale qui secoue le monde ces derniers temps, l'insécurité de nos finances menace la sécurité de nos emplois, l'avenir entrevu rose hier par tous ces prometteurs de beaux jours semble s'être obscurcit soudainement sous l'influence de ces banques qui refusent encore de se prêter entre elles, pour mieux saisir l'opportunité de racheter à prix cassés des marchés qu'elles convoitaient hier, qui étaient cotées à leur « vraie valeur » ... tout en prenant nos gouvernements en otages !
    Mais sommes-nous à ce point impuissant ?
    Nous, nous étions laissé entraîner malgré nous à cette notion de démesure qui consistait à laisser faire de l'argent pour l'argent, empruntant au gré de nos fantaisies pour acquérir ce que le travail ne parvenait plus à nous offrir ... Tant que la cruche allait à l'eau, elle alimentait le système qui se nourrissait de ses utopies, lui donnant l'illusion d'exister dans un monde fait de strass couvrant la misère ...
    Il est peut-être venu le temps de se secouer les méninges, de ramener ses pieds sur terre, de reprendre contact avec la réalité des choses de la vie, de reconnaître les valeurs réelles qui constituent l'essentiel de toute vie, celles de l'homme qui naît, pour VIVRE et mourir ... Imposer notre volonté par nos refus des outrances proposées par ces gens, n'acheter que ce que nous pouvons sans crainte de ne pas paraître, ..., en suis-je capable ? Si je compare ma vie à celles de tous ces autres qui souffrent de nos démesures sur cette terre remplie de richesses ... Je me pose la question !
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  • LA PRUDENCE …
    J'aime les mots mais pas tous, « prudence » ne sonne pas très bien dans la musique de ma vie, il refroidit trop les élans de mon c½ur qui frémit d'entreprendre, il me ferait retarder l'usinage des choses qui stimulent tous azimuts mes raisons d'exister ... Et pourtant c'est un mot qui court les chemins de l'éducation, que j'ai probablement dû employer quelques fois à regret, mais auquel je préfère « responsabilité » qui nécessite la réflexion tout autant mais sans la modérer, laissant agir le flux de l'action ...
    Par prudence étudiée, bien des gens laissent pousser en eux la peur engendrée des maux suscités par des fantasmes négatifs, et à force rétrécissent le champ de la culture de leur vie .
    Avec responsabilité, on pèse le pour et le contre des retombées à venir de nos actes, conscient qu'il nous faudra assumer l'avenir tout en sachant que nous ne sommes responsables que de nos actes sans porter sur ses épaules tout le mal que ce monde comporte !
    Connaître son passé, prévoir son avenir sont affaires du présent, tenir compte de ce qui jadis fût, peut nous éviter de commettre aujourd'hui les erreurs d'antan . S'imaginer un demain, c'est s'ouvrir le chemin du possible vers des horizons nouveaux inconnus du présent ...
    Ainsi que le disait Félix Lope de Vega :
    « Mais si je prends de ce plaisir avec tant de prudence et de circonspection, ce ne sera plus un plaisir pour moi . »
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