Nous sommes donc parties toutes les deux au soleil des rues, redécouvrant le village dans le sillage, confondant passé et présent, si le nom des rues n'a pas changé, les façades des maisons ont évolué aux modes des nouveaux habitants ... De sa mémoire jaillissaient les noms oubliés de ceux qui hier avec elle partageaient la vie, certaines de ses amies cependant vivent encore là où jadis elle leur rendait visite, nous les avons rencontrées, Jeanne chez qui la mémoire baisse, Francine qui se traîne de douleurs physiques et morales depuis le décès de sa fille, Augustine qui brille de courage malgré son deuil récent, dont le jardin témoigne par sa beauté de tout l'art dont elle entoure sa vie, elle est sur la photo, une autre Francine nous a rejoint nous donnant des nouvelles du quartier, le père du boulanger du coin se souvenait qu'ils étaient les seuls, en ces temps reculés à balayer leur trottoir dès potron-minet, et puis sa maison, qui a été vendue, que nous avons visité par la porte grande ouverte, dont le nouveau propriétaire nous a gentiment laissé voir les transformations magnifiques qu'il y a pratiqué, l'école sur les bancs desquels elle a appris à lire et à écrire a aussi pris des couleurs vives d'aujourd'hui incitant aux découvertes les enfants des enfants des enfants de ses amies d'antan ...
Que la journée était belle, que de bonheur nous avons partagé les unes avec les autres ...
Pourquoi donc n'y a t-il pas une maison de retraite pour les âgés dans chaque quartier ?
Si mon patelin aujourd'hui pour demain se dotait d'une telle infrastructure tu serais maman la première inscrite, ton sourire est si beau quand tu respires ton Péronnes !
Le bonheur, quand on le partage, c'est un double bonheur.
禧