Pouvait-on parler de vacances ? Alors que dans la grisaille environnante, s 'étiraient les jours poisseux de froid, de vent et d'humidité qui faisaient coller les nez aux vitres plutôt que d'aller respirer l'air iodé et salutaire de cette saison si riche en tout, qu' elle que soit la couleur des jours ! Il nous fallait une journée calme de ces intempéries pour dresser l'auvent, nous l'avons obtenu, et puis les tempêtes de vent et de pluie ont vérifié par leurs assauts que le travail était bien fait ...
Mais nous étions au bord de l' eau, le chant marin des mouettes remplaçait agréablement celui rural du coq, pas besoin de leur lancer pain rassi ou autre nourriture, la mer charriait de nombreux poissons morts du tumulte des fonds marins, jamais je n'avais vu autant d'étoiles de mer concentrées sur une plage devenue si courte tant les marées sont hautes en cette fin de saison hivernale ...
Et cela me reliait à toi Genseric, qui à l'autre bout du monde pouvait tremper ton corps dans ce même océan, aux températures plus clémentes , Cameroun oblige , tandis que mes bottes frileuses se hasardaient au contact de l'écume blanche où la neige se mêlait encore, voulant ravigoter l'hiver même pas né, mais qui refuse désespérément de nous quitter !
Pâques tombait tôt cette année, voilà pourquoi nous semblions transis de froid, mais les beaux jours nous reviennent, et la saison sera longue à souhait pour tous ceux qui comme moi, s'accommodent du temps qui passe !

Après avoir fêté l'anniversaire de Philippe, nous partons fin mars planter le décors pour les vacances . Un bout de plage, toujours le même, sur lequel nous fixons contre vents et marées, ce petit havre de paix qu'est notre caravane ... Une maison de poupée, où tout est fonctionnel . Monter l'auvent , de sorte qu'il résiste aux assauts multiples des derniers soubresauts de l'hiver finissant ...
Et puis jouir de cet endroit que nous aimons tous deux, synonyme de repos, de tendresse, d'émoi, de retrouvailles, de lectures, de jeux ...
De ces ballades du petit matin, au bord de l'eau, ou seule face à la mer, je me laisse conter par les flots l'histoire du monde qui anime les vagues, histoire encore belge, puisque le pays tient toujours son unité, avec un gouvernement fédéral pour le 20 mars, après 9 mois de tension entre communautés nord-sud, gauche-droite, Monsieur Leterme sera bel et bien notre premier ministre à tous comme l'avaient décidé ses 800.000 électeurs . Un accord de gouvernement s'est décidé cette nuit ...
Nous pouvons donc partir tranquilles aux confins de ce petit pays, dessiner pour cette année encore, le temps des vacances entre wallons et flamands, tous belges ...

Ce nom ne vous dit rien ? Logique, j'ignorais moi aussi son existence jusqu'à ce qu'il avoue, ce monsieur est âgé maintenant, on peut lui pardonner ...
Mais qui est-il ? Un tout vieux bonhomme de 88 ans, qui fut il y a plus de soixante ans, un pilote de chasse, un as de la Luftwaffe, ayant à son actif tant de victoires dans ses combats aériens qu'il en fut décoré ...
Le 31 juillet 1944, Horst Rippert sillonne le ciel surplombant la Méditerranée, au large de Marseille, un avion ennemi se pointe, n'écoutant que son courage notre pilote de chasse plonge dans sa direction, et tire ... « Non pas sur le fuselage, mais sur les ailes » dit-il ! « Le zinc a été touché et s'est abîmé, droit dans l'eau, il s'est écrasé en mer . Personne n'a sauté »
Cet avion détruit serait le Lightning P-38 de Saint-Exupéry ... Ainsi donc notre célèbre écrivain ne se serait pas suicidé, comme le prétendent certains de ces biographes qui le disant à bout de forces, désespéré, aurait souhaité la mort à bord de son coucou !
Horst Rippert connaissait et appréciait Saint-Ex., son ½uvre avait été au départ de bien des vocations parmi ses collègues de la Luftwaffe, s'il avait su qu'il s'agissait de lui, jamais il n'aurait tiré ... Quand il a réalisé qu'il ne pouvait s'agir que de lui, il comprit la catastrophe, mais il n'a pas visé un homme qu'il connaissait, juste un ennemi dans un avion ennemi, et voilà tout !

Une école aux accents nouveaux, basée sur les fondements réels de la démocratie, où la discipline serait discutée de manière collective, où le mot sanction serait inexistant . Ecole où il n'y aurait pas de renvoi, mais où l'élève qui ne se sentirait pas à l'aise pourrait se désinscrire, où il y aurait deux profs par classe, l'un pour enseigner, l'autre pour aider à comprendre . Ecole sans bulletin mais avec un carnet de bord fait d'auto-évaluation et d'évaluation formative, où l'élève décide avec avis non autoritaire de l'équipe éducative, s'il se sent capable de passer au niveau supérieur ...
Le professeur Philippe Mérieu de Lyon soutient ce projet sans réserve et promet selon ses possibilités de lui apporter tout son secours .
« Une pédagogie nomade », est un projet de Benoît toussaint aidé par une quinzaine de collègues , après avoir parcouru l'Inde et la France , ils ont opté pour la méthodologie utilisée à Saint-Nazaire . Leur but est de « mener les jeunes à l'autonomie, les aider à devenir des citoyens critiques, les préparer à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures » .
60 professeurs ont fait connaître leur volonté de participer, 30 élèves se sont d'ores et déjà inscrits, Marie Aréna, Ministre Présidente de la Communauté Française, affirme que le projet peut-être d'application dès la rentée . Cette école ouverte au cycle supérieur de l'enseignement général secondaire, serait située à Limerlé, un petit village près du lac de Chérapont, tout au nord de la province du Luxembourg .
Il y a une attente évidente pour une école autrement !

Un cargo debout sur la plage des Sables-d'Olonne ! Un spectacle inédit, proposé gracieusement par la troupe d'Eole, a attiré hier foule de gens sur le sable !
Le port de Douvres affecté par le sort a baissé le rideau, faut dire que les vagues impressionnantes m'auraient laissé figée de stupeur, arrimée à la terre ferme si l'aventure du bateau m'avait tenté ...
Les avions avaient peine à tenir le cap, au sus de la fougue puissante des acteurs animés par leur rôle, à se surpasser !
Le grand nettoyage des forêts s'est organisé dans la foulée, les arbres ne tenant plus en place sont sortis de leur gongs réduisant à néant les pylônes électriques qui leur faisaient ombrage ...
Quelques embarras de circulation, quelques routes fermées, quelques ennuis ...
Mais que le spectacle était beau de la fenêtre de ma cuisine à voir ainsi les arbres qui couvrent le terril se plier de rire pour répondre aux humeurs des hommes qui croient la nature faible et soumise à leurs ½uvres ...
Il n'empêche que la beauté du sursaut de cette colère à ouvert ma conscience sur le monde de ceux-là, sans abris, mal logés, éconduits par la vie, qui demain eux aussi pourraient se déchaîner ...