Alice Cotton, fille de Gustave et de Marie-Adolphine voyait le jour ... Elle était la dixième enfant d'une famille qui en compterait onze . En ce temps-là les enfants venaient au gré du vent, toujours les bienvenus pour pourvoir aux besoins alimentaires des petites gens car à l'époque, il n'y avait ni allocations familiales, ni pensions, quelques caisses de solidarité tentaient à améliorer le quotidien de ces travailleurs si courageux, mais tellement exploités par le patronat des charbonnages ... Elle a eu de la chance, ma maman, elle a pu fréquenter l'école jusqu'à ses treize ans, avant de devenir la servante d'une famille bourgeoise très gentille, pleine de compassion qui lui laissa le soin de s'occuper de ses enfants ... Âgée de 20 ans, elle épouse mon papa, et reste à la maison pour s'occuper de sa famille . La guerre se déclare, ma s½ur aînée a 3 ans, maman est enceinte du second, leur maison se construit, papa est mobilisé ... Ils sont si jeunes, si amoureux l'un de l'autre, comme tout cela a dû être difficile à vivre, à dépasser ... Et pourtant la guerre se termine, papa revient, la vie reprend son cours, quatre autres bambins viendront peupler la maison, les rires, les chants, les pleurs, les conflits, les chamailleries, l'amour, la tendresse, le bonheur ... seront partie tenante de la vie, de toute vie, de notre vie ! Un à la fois, études accomplies, nous nous marierons, les laissant seuls entre nos visites où nous ramenions nos enfants qui faisaient revivre en écho le passé ... Puis la maladie de papa, sa mort, et toi maman affaiblie par les soins amoureux que tu lui prodiguas jusqu'au bout, obligée de quitter ta maison pour vivre dans un home que tu fuis tous les jeudis pour venir chez moi retrouver cet esprit de famille que tu as su si bien me communiquer ... Le gâteau est cuit, demain je le décore, Jeudi nous le partagerons ... Je t'aime maman !