Nous étions ce samedi, Philippe et moi installés à la terrasse d'un restaurant de la côte, occupés à déguster entre deux cigarettes un menu aux accents de fête, la soirée était douce, le vin agréable ... Je vis arriver deux hommes poussant landau où était blotti un magnifique bébé dont le sourire évoquait celui de notre petit fils ...Chouette, me dis-je, un couple d'homosexuel avec bébé, comme ils ont l'air heureux et fiers, et d'engager sur le champ avec mon tendre une polémique sur les besoins d'un poupon d'être ou non éduqué par les deux sexes . L'important n'est-il pas pour lui de se savoir, de se sentir aimé ? Les hommes ne seraient-ils pas capables de tendresse ? La société n'est plus ce qu'elle était, les papas sont de plus en plus présents auprès du plus jeune âge, n'est-ce pas Gorian, notre fils qui donna le premier bain à Tybalt ? N'est-il pas capable de suppléer à sa femme pour les besoins de son fils ? Qu'en est-il du bonheur des enfants dans toutes ces familles reconstituées, il semble bien que partout le bonheur soit possible dès le moment qu'on aime ! S'il fallait impérativement maintenir les us d'hier pour atteindre le « je ne sais quoi » , nous vivrions dans une société figée, emprisonnée par une morale à deux sous, que je récuse ... Les femmes peuvent, en Belgique du moins, se faire inséminer et les couples de lesbiennes ont des bébés, pourquoi la loi ne permet-elle pas aux hommes-homo le droit à l'adoption, puisqu'ils peuvent se marier ? Nous avons en tant que femmes voulu l'égalité des sexes, allons jusqu'au bout de nos revendications, qui dit égalité, dit égalité ! ...
Tandis que nos deux hommes, confortablement attablés, commandaient repas, une horde de femmes les rejoignit, mettant fin sur le moment à mon rêve un peu prémédité ...