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LE ROUGE
Dressée sur sa tige, corolle déployée, la rose ose le rouge
Dans mes veines, le sang qui fait battre mon cœur coule rouge
Le feu qui brûle en l’âtre de mon existence s’étincelle de rouge
Le soleil pour m’honorer, parfois se couche rouge …
Rouge est la colère
Rouge est la guerre
Rouge est la vie qui bouge, qui ose, qui bat, qui étincelle … et qui, avant de se coucher, se permet la colère pour éviter les guerres, marquant d’un feu rouge ce qui ne peut être franchi …
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Commentaires
Rouge qui tant bouge bouillant et chaud de vie est aussi la couleur de l'Automne ... en phase avec l'Eté indien ...
J'aime cette saison dans ce qu'elle entraine comme reflexions sur la grandeur de l'existence qui, à l'heure du déclin, prépare déjà l'avenir, nos lendemains...
Amitiés des farfadets ...
Moi aussi j'aime l'automne aux couleurs chaudes, c'est le moment qui déshabille l'été laissant le nu de la vie apparaître, forgeant le retour en soi ...
Pour que demain soit !
amitié Patrice .
5giulio 1Vendredi 28 Septembre 2012 à 11:00Je n’ai arrêté mon cheval
que pour cueillir une rose rouge
dans le jardin d’une Cananéenne
qui a séduit mon cheval
et s’est retranchée dans la lumière :
« N’entre pas, ne sors pas… »
Je ne suis pas entré et je ne suis pas sorti.
Elle a dit : Me vois-tu ?
J’ai murmuré : Il me manque, pour le savoir,
l’écart entre le voyageur et le chemin,
le chanteur et les chants…
Telle une lettre de l’alphabet,
Jéricho s’est assise dans son nom
et j’ai trébuché dans le mien
à la croisée des sens…
Je suis ce que je serai demain.
Je n’ai arrêté mon cheval
que pour cueillir une rose rouge
dans le jardin d’une Cananéenne
qui a séduit mon cheval
Et je suis reparti en quête de mon lieu,
Plus haut et plus loin,
Encore plus haut, encore plus loin
Que mon temps…
in Ne t’excuse pas pour ce tu as fait de Mahmoud Darwich, traduction de Elias SANBAR, © Actes Sud, 2007
Quel beau poème Giulio !
La rose qui séduit, rouge en ce jardin, marque l'arrêt le temps d'une réflexion ... et si l'on repart vers son destin ce sera marqué par le rouge de cette rose ...
merci !
7giulio 1Vendredi 28 Septembre 2012 à 14:23Oui, Marie-Claude, la subtilité de Mahmoud Darwich dans sa manière de chanter la vie, l'amour et l'espoir au-delà de son engagement politique sempervirent dépasse possiblement la force poétique des quatre autres géants de la poésie du XXe siècle que furent Lorca, Aragon, Neruda et Hikmet. Mais voici une autre rosacée, bien plus modeste, plus piquante, plus personnelle aussi, adressée par l'ado que j'étais encore à celle dont j'avais enfin compris qu'elle ne serait jamais ma belle-mère :
MARIE
Que tu étais belle, de ta grâce somptueuse,
toi la deuxième de ce trio magnifique
d'un triptyque flamand dans une gare houleuse,
grâce parmi les grâces, sourire énigmatique!
Tu nous vis faire, le coeur plein de tendresse,
trop frustrée d'amour pour ne pas jouir du nôtre
ou de ce que tu croyais tel, rien qu'une promesse
en fait, lancée au hasard au nom d'une autre.
Et fût-elle ta fille, en avais-tu le droit?
le droit de nous tromper, toi et moi, de la sorte?
Ta chair mûre de mère amoureuse, qui ne voit
que le fils voulu beau comme celui que tu portes
imaginaire en ton ventre, foetus d'esprit,
en moi incarné par projection nostalgique,
engendré par l'amour espéré de ta fille
pour toi comme pour moi charnel et romantique.
Mère d'une jolie rose, une rose tu me donnas.
Tu m'aimais comme mère et même d'avantage,
unissant gâteries et encouragements grivois,
mais tu ne parvins pas à vaincre le barrage
de Rose, de ses épines, dont elle déchirait
nos coeurs meurtris de frustrations douloureuses :
ta peine, que ton homme seulement des filles t'ait fait,
la mienne, que ta fille restât fermée et honteuse.
in Giulio-Enrico Pisani, Amour, Humour, Phantasmes et (R)appels, Édit. S. T. 1999 & 2002, épuisé.
les roses ont des épines, à ne les regarder aucune crainte de s'y piquer ... C'est pour éviter la blessure que certain(e) se refuse de les prendre à pleines mains ...
Avec le temps parfois on le regrette ...
amitié .
quel beau texte !
Le rouge vie, sang. Le trépidant de la vie. Je ne veux y voir que la vie impétueuse qui nous monte haut.
Amiiés
Chez les Chinois, le rouge était (j'ignore si elle l'est encore) la couleur du mariage, symbole de la vie à créer, du bonheur de la joie, de l'espérance ...
J'adore le rouge Corinne !
amitié .
Bonsoir Marie-Claude,
Ton rouge est bien plus complet que le mien, et c'est tout à ton honneur. Tout y est ! Le sentiment, la passion, la vie, la violence, le combat... Merci de m'avoir aiguillé jusqu'ici. J'aime beaucoup ton texte, tout autant que celui partagé par Giulio.
Belle soirée. Bises.
FP
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Samedi 2 Juillet 2016 à 07:35
je suis "rouge" et apprend à me connaître ... j'y arriverai foi de moi ...
merci pour l'éloge Fabrice !
amitié .
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Rouge de honte...sans t'offrir de roses...je t'embrasse!