• Le PS

    Extras
    Contact

    Intervention d'Elio Di Rupo,
    Séance plénière de la Chambre, jeudi 8 mai 2008


    Chers Collègues,

    La situation que nous vivons aujourd'hui est absurde, incompréhensible et grave.

    Absurde, car nos concitoyens ont manifestement d'autres préoccupations que celles de nos Collègues. Nos concitoyens éprouvent beaucoup de mal à nouer les deux bouts en fin de mois. Nos concitoyens attendent des responsables politiques qu'ils concentrent toute leur énergie pour résoudre leurs vrais problèmes.

    Incompréhensible, car 8 partis démocratiques flamands et francophones ont ensemble signé un accord institutionnel qui créait une dynamique positive de dialogue– un dialogue respectueux de chacun.

    Nous, Francophones, avions accepté de discuter d'un menu extrêmement ouvert pour aboutir à une réforme de l'Etat qui aurait pu répondre aux intérêts de chacun.

    Cet accord prévoyait par ailleurs qu'une solution négociée serait recherchée pour BHV.

    Et pourtant, aujourd'hui, vous chers Collègues néerlandophones, emmenés par vos pairs inflexibles, vous engagez à nouveau notre pays dans une crise communautaire.

    La situation est grave, car malgré les nombreux Collègues modérés, les partis flamands choisissent aujourd'hui de s'engager dans la voie de l'affrontement.

    Ils sortent du champ de la démocratie usuelle exercée par une majorité gouvernementale et une opposition parlementaire.

    Nos Collègues flamands modifient les règles de base de la démocratie belge en utilisant le rapport de force linguistique. Ce faisant, ils franchissent le Rubicon de l'aventure irresponsable.


    ***

    Mes chers Collègues,

    Je n'arrive pas, je vous l'avoue, à comprendre les motivations de ceux qui ont choisi de nous enfermer dans une voie sans issue.

    Je sais, chers Collègues flamands, que bon nombre d'entre vous n'approuvent pas ces surenchères inacceptables.

    Je connais les nuances et les positions des uns et des autres, et sais la pression que certains Collègues subissent alors qu'ils veulent avant tout travailler pour améliorer la vie de nos concitoyens.

    Même certains éditorialistes flamands s'interrogent aujourd'hui sur les motivations de ceux qui refusent la voie du dialogue.

    Mais soyons honnêtes. Si certains partis démocratiques flamands veulent la fin de la Belgique, eh bien, qu'ils le disent clairement.

    Qu'ils le disent clairement aux Francophones, aux Flamands et aux Germanophones.

    Et qu'ils aient le courage de questionner la population flamande sur son souhait de maintenir ou non notre pays en l'état.

    Je dis à nos Collègues Flamands: ne croyez pas ceux qui vous affirment que les Francophones ne veulent pas discuter d'une réforme de l'État ; une réforme qui améliore le fonctionnement de notre fédéralisme en confiant notammentplus de compétences aux Régions.

    Les Wallons et les Bruxellois sont preneurs d'un approfondissement du fédéralisme quand il s'agit d'améliorer la vie des gens.

    Quant à l'attitude des partis francophones, n'est-il pas absurde de rejeter laculpabilité d'une agression sur l'agressé plutôt que sur l'agresseur ? Le fait que ce raisonnement ait même pu naître dans l'esprit de certains ne constitue-t-il pas déjà la démonstration inquiétante d'un aveuglement dangereux ?

    Les Francophones considèrent simplement qu'on ne peut être à la fois dans une logique de dialogue et dans une logique d'affrontement.

    Les Francophones considèrent simplement qu'on ne peut signer des accords et puis faire comme s'ils n'existaient pas.

    Les Francophones considèrent simplement qu'on ne peut faire appel à eux pour voter des transferts de compétences aux 2/3 (comme la sécurité routière dont ils n'étaient pas demandeurs) et en même temps voter sans eux, à la majorité simple, une scission pure et simple de BHV dont ils ne veulent pas.

    Les Francophones veulent simplement que les Wallons et les Bruxellois soient respectés.

    Il y avait un accord pour régionaliser un certain nombre de matières prévues par ce qu'on a appelé le premier paquet de réformes institutionnelles. Nous l'avions accepté.

    Il y avait un accord pour discuter d'ici l'été de toute une série d'autres réformes. Nous l'avions accepté.

    Il y avait un accord pour rechercher une solution négociée sur BHV. Les partis flamands l'avaient accepté.

    Et aujourd'hui, on nous dit que les partis flamands ne peuvent pas convenir simplement avec nous qu'il faut reporter l'examen de BHV au 15 juillet ...

    Pour laisser une chance au dialogue.
    Pour respecter les engagements pris.
    Pour permettre au Premier ministre de tenter de respecter un calendrier de travail nécessaire pour répondre aux besoins de nos concitoyens.


    ***

    Mes chers Collègues flamands,

    Je ne comprends pas votre attitude.

    Vous avez choisi aujourd'hui, le 8 mai 2008, de tenter le coup de force.

    Les Francophones utiliseront tous les moyens légaux et réglementaires pour éviter que vous ne commettiez le pire : le vote de la scission de BHV !

    Nous utiliserons tous les moyens pour éviter que vous ne jouiez avec les intérêts de nos concitoyens.

    Pour éviter que vous ne jouiez avec l'avenir de notre pays.

    Pour éviter que vous n'entraîniez tous nos concitoyens dans la voie de l'insécurité et de l'aventure.


    ***

    Chers collègues,

    Je veux croire que la raison peut encore l'emporter.

    Je veux croire qu'un dialogue respectueux de chacun est encore possible.

    Je veux croire que nous sommes encore capables de surmonter nos divergences pour ½uvrer, au départ du Gouvernement fédéral et de ce Parlement, au bien commun des Flamands, des Wallons et des Bruxellois.

    Il faut arrêter la surenchère politicienne. Elle est incompréhensible en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie.

    Comme d'autres Collègues, je suis ici pour travailler à la stabilisation de notre pays et pour permettre au Gouvernement fédéral d'avancer sur les dossiers essentiels pour les gens.

    C'est pourquoi mon indignation est aussi grande aujourd'hui ...


    ***

    Chers Collègues,

    Soyons clair, on ne peut plus vivre avec le chantage permanent de BHV. Dans le cadre des discussions institutionnelles, BHV doit être prioritairement résolu.

    Sans solution négociée de BHV, ni le premier paquet ni le deuxième paquet ne peuvent aboutir.

    Je ne veux plus discuter de calendrier, de méthode, de menu.

    Je veux discuter du fond du dossier BHV.

    Je suis prêt à y passer les jours et les nuits qu'il faudra pour pouvoir enfin passer à autre chose !

    Pour le PS le plus important, c'est de répondre aux inquiétudes des citoyens :

    Accroître les revenus des travailleurs, augmenter les pensions ;


    Réduire le coût de la vie ;


    Protéger notre environnementet lutter contre le réchauffement climatique ;


    Consolider notre sécurité sociale ;


    Améliorer encore notre système de soins de santé qui est déjà l'un des plus performants au monde.


    ***

    Mes chers Collègues,

    Pour terminer, je voudrais dire à mes Collègues présidents des 8 partis qui ont composé l'Octopus : mettons-nous autour d'une table le plus vite possible.

    L'heure est grave.
    Il en va de l'avenir de notre pays.
    Il en va de l'avenir de tous les Belges, flamands, wallons et bruxellois.

    Mettons-nous autour de la table en répondant aussi à cette question essentielle : avons-nous la volonté de continuer à vivre ensemble ?



    Je vous remercie.
    Le PS
    Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Brigitte
    Lundi 12 Mai 2008 à 23:56
    Un petit bonsoir tardif mais néanmoins sincère, Marie-Claude.

    http://saveur-tendresse.over-blog.org/
    2
    sexy-girl13001
    Mardi 13 Mai 2008 à 01:18
    Coucou tres bien ton blog je tinvite a passer vite sur mon skyblog laché des pti coms et puis sur ma page perso ;)
    http://www.mel-perso.fr.nf/ Bezou a tres vite n'oubli pas un petit commentaire
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Tietie007
    Mardi 13 Mai 2008 à 08:10
    La Belgique est l'exemple frappant du retour des nationalismes, en Europe !
    http://tietie007.over-blog.com
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :