Fini le temps des réjouissances, maman a fêté ses 93 ans, le carnaval résonne au passé, Philippe les semelles plombées a repris le boulot, la neige a fondu, le bonhomme de neige aussi, ... et je reviens à mon quotidien ...
Le ciel se dégarnit de ses nuages gris, un coin de bleu paraît qui me voudrait au jardin tenter, mais la terre est trop grasse pour être travaillée, les feuilles mortes jonchent de brun les pousses vertes qui ont résisté, les perce-neige s'animent, des branches mortes jalonnent de ci de là, tout demande à ce que je sorte ...
En moi, je sens la sève remonter, la vie printanière déjà s'éveille ravivant les plaisirs du désir d'un corps qui s'était laissé engourdir aux moiteurs de l'hiver ... Je ne tiens plus en place, il y a tant de choses à faire ...
La terre c'est la vie, et je connais mon bonheur, celui de donner sans compter l'effort qui régénère et qui produit le goût et la saveur, la beauté et les senteurs, au temps qui passe mais qui toujours se renouvelle .
Année après année, c'est le même chemin que je réemprunte, toujours neuf cependant des forces vives qu'il engendre, à chaque fois, je me sens fraîche, tout comme la fleur qui chaque année rejaillit de la terre ...
Voilà, j'y vais ...

Une carte blanche, parue dans le journal « Le Soir », écrite de concert par d'émérites personnalités de notre paysage politique belge : Willy Claes, Jean-Luc Dehaene, Louis Michel, et Guy Verhofstadt, prône de venir en aide à l'engagement formulé par Barack Obama, d'éliminer du monde toutes les armes nucléaires ...
Il fut un temps il est vrai où ces armes ont agi, par le fait de les posséder à stabiliser une « certaine » paix dans le monde, entraînant pour les nations un besoin de les acquérir, pour en éviter l'usage ... chacun y allant de ses essais nucléaires pour prouver sa force, et semer la peur ...
Aujourd'hui, nous nous sentons menacé par des « histoires » non communes à la nôtre, qui s'oseraient à détenir l'arme fatale ... L'Iran, la Corée, l'Inde, le Pakistan ... De quels droits serions-nous les seuls ?
Nous ne sommes pas ni meilleurs, ni pires que ces « autres » à qui nous refusons les droits que nous nous étions permis ... si nous possédons, ils le peuvent aussi !
La ligne semble tracée, le moment venu, de déclarer illégales toutes ces armes nucléaires au même titre que le furent les armes chimiques et biologiques de destruction massive ainsi que de fixer un calendrier concerté, et d'entamer leur destruction !
Seule, resterait en place, la protection de bouclier antimissiles, comme le furent et le sont encore, les remparts de nos villes qui protégeaient nos aïeux des troubles de leur temps ... et aujourd'hui devenus raisons de promenades ...

Ils tombent en tourbillonnant, les flocons dansant ... Ils tombent des nuages et recouvrent la terre et les routes ...
Le ciel nous tombe sur la tête et nous perdons le nord, comme si l'hiver ne se prévoyait plus, nos routes enneigées le reste, pas de sel, pas d'épandage, pas de bus, pas de train, pas d'avion, pas de sortie, grosse panique ...
A Vancouver, on manque de neige, les jeux d'hiver ne pouvant être compromis, on importe la neige par camions ... 14 degré de chaleur ... fera fondre l'ambiance ...
La faute à qui ?
Le climat change, nous nous adaptons, tous, nous aurons demain des pneus-neige, nos routes seront chauffées par souci d'économie ... les sports d'hiver se feront chez nous, et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes ...
En attendant, l'économie valse dans l'air, pour n'avoir pas été prévoyante de stock de sel suffisant, ne le sortant des mines qu'au moment du besoin, c'est qu'il ne faut pas gaspiller l'argent ...
Qu'il est loin le temps de la raison où les choses se faisaient en raison du temps que l'on savait prévoir ...

Il est des permis qui sont permis, il est des permis interdits, il est des interdits que l'on permet autant que des interdits formellement interdits !
Comment s'y prendre face à l'enfance ?
Il est pourtant bien nécessaire d'inclure dans l'éducation actuelle la nuance qui conduit à la différence du non et du oui qui ont perdu leurs frontières ...
Quand je dis oui, tu peux ... Ai-je analysé au préalable les conséquences de ce « oui » par rapport à l'entendement de l'enfant ? Ce « oui » pour lui s'arrête t-il au temps de la parole ou est-il déjà une extrapolation vers le futur, où la permission serait éternelle ?
Au même titre que le non qui n'inclurait pas qu'un jour l'enfant grandissant le ferait devenir oui ...
Essayant de comprendre les limites extensibles, mais présentes, de la capacité naturelle d'un bout de chou qui a tout à apprendre, s'essayant à dépasser l'ordre d'un âge qui lui donne conscience de lui-même, la question n'est pas vaine ... L'espace constitue une découverte, son corps peut le porter là où il veut, courir procure une sensation de liberté, de légèreté ... oui mais il y a la rue et ses dangers ! Comment dès lors lui faire prendre conscience que la main qui le tient n'est en rien une entrave à sa liberté de geste, que la raison de l'adulte tient compte du danger possible, que l'obéissance est une mesure nécessaire, que le trottoir accueille parfois des voitures qui se garent, que les routes sont interdites et que pourtant il nous faut aussi les traverser, que les passages cloutés ne sont pas toujours empruntables, que des feux de signalisation en gèrent le permis et l'interdit !
Que ce qui est vrai pour la route s'étend à la vie tout entière, que la liberté se limitera par la responsabilité qui viendra bien après, que les choses s'apprennent une à une, et qu'en attendant, il faut faire confiance à l'adulte ... oui mais pas à tous les adultes ... Cela semble bien compliqué ...
Pour évoquer la souplesse qui pour moi est fondamentale entre l'interdit et le permis, je me suis octroyée le droit à l'interdit permis ainsi qu'au permis interdit motivant mes raisons du moment par des palabres pas toujours vaines ...

Ma journée sera bof ... Il est des lundis comme ceux-là, où la semaine débute au ton sourd du vide qui ne résonne plus, un temps en attente, une suspension qui s'endort entre deux mouvements, une transition de saison entre le froid et le chaud où tout semble tiède, sans importance, sans envie, sans envergure ...
J'aime alors me laisser transporter dans une nonchalance digne de son contraire qui d'ordinaire me porte et m'emporte dans la mouvance de la vie ... Je sais qu'il s'agit d'une trêve, d'un repos nécessaire, d'une remise en forme de mes forces éteintes, même pas nostalgique, même pas coupable, tantôt ou demain, la lumière de la vie rejaillira qui me stimulera, demain je serai plein d'entrain, demain ...
Mais aujourd'hui, je ne suis qu'un nuage étranger à moi-même, qui m'embue de l'ivresse du « rien », ouateux à souhait, il m'enivre en nonchalance d'un vide qui me comble, une ressource peut-être ?
Le corps et l'esprit ont de ces besoins dont nous ignorons le bien fondé, il fut un temps où je me serais secouée pour ne pas m'alanguir aux torpeurs d'un hiver finissant, où j'aurais étalé à ma table à projets tout ce qui serait à faire, m'imposant des évidences au travail nécessaire, contraignant mon moi à être sans le souci de ses errances à l'infortune de ses absences ...
Considérée hier comme faiblesse, je m'y complais aujourd'hui sachant apprécier à cette nouvelle mesure un accord donnant un ton nouveau au rythme qui adapte mes harmonies, je suis bien ...
Prendre sa vie avec légèreté ... et elle devient légère ... et en prendre conscience ... et l'aimer ...