Il avait la cinquantaine bien sonnée, il avait toute sa vie de travailleur côtoyé l'amiante ... Lors d'une visite médicale obligée dans le cadre de sa fonction, le médecin du travail crie au-secours, ses poumons sont remplis de particules fines ingérées insidieusement tout au long de ses heures passées à gagner de quoi nourrir sa famille ... Il devait sur le champs quitter son poste, avant qu'il ne soit trop tard, que le cancer ne se déclare ... Et le voilà notre pauvre homme bien perdu, lui qui n'avait jamais souffert d'aucun symptôme, qui croyait pouvoir encore participer à l'économie de son entreprise autant qu'à la sienne, jusqu'à l'âge de la retraite, contraint et forcé de lâcher prise, sans autre ressource qu'une pension d'handicapé !
C'est mieux que rien me direz-vous !
Ouf ! pour lui le système de la précaution a sonné avant la fatalité, les services sociaux de la santé ont fonctionné et peut-être empêché le pire, par contre sa situation financière souffre d'un manque à gagner certain ... Et là , rien à faire, pas de maladie, juste la possibilité de maladie, plus question pour les patrons d'assumer quoi que ce soit, ouf pour eux aussi, le système a fonctionné tôt assez !
Cet homme a trimé dur toute sa vie, et en attendant que sonne l'heure de la retraite, le voilà obligé de se soigner à ses frais d'une maladie non déclarée mais latente, dont tous les patrons du milieu avaient conscience ...