• Bravo Elio !

    31 janvier 2014 

    Vœux aux principales autorités du pays - "Les valeurs qui nous animent" - Discours d'Elio Di Rupo

     

    Sire, Madame,

    Au nom du Gouvernement et en mon nom personnel, je vous souhaite ainsi qu’à toute votre famille une très heureuse année 2014 !

    Votre règne a démarré avec éclat et je souhaite saluer ici votre dynamisme et votre investissement personnel.
     
    Mesdames et Messieurs,

    Nous voilà sur la ligne de départ d’une année déterminante.

    Une année électorale où notre démocratie tiendra la tête d’affiche.

    Une année au cours de laquelle les partis politiques, les organisations socio-économiques et les citoyens mèneront un débat sociétal passionnant.

    Une année au cours de laquelle chacun pourra exprimer son choix d’avenir, pour lui et nos citoyens.
    Un avenir pour notre pays en lequel nous pouvons avoir confiance, notamment grâce au travail acharné mené ces deux dernières années.

    Ensemble, nous avons stabilisé notre pays, entre autres en votant une réforme de l’État historique.
    Le Gouvernement fédéral a continué à mettre en œuvre sa « recette belge »: recette belge faite à la fois d’un assainissement budgétaire soutenable, d’une protection du pouvoir d’achat des citoyens et d’un soutien à la compétitivité des entreprises.


    Nous avons restauré la crédibilité et l’image de la Belgique sur le plan international.
    Et notre pays possède des fondamentaux sains qui nous permettront de profiter pleinement de la reprise économique qui s’amorce.

    *   *   *


    Sire, Madame,

    Mesdames et Messieurs,

    A l’occasion de l’an neuf, j’aimerais vous parler des valeurs.

    Des valeurs qui nous unissent tous.

    De ces valeurs qui font de notre pays un exemple pour d’autres Etats et que nous devons chérir.
    La santé d’un pays ne se mesure pas seulement à la lumière de paramètres socio-économiques et institutionnels.
    La santé d’un pays est également jaugée à la hauteur des valeurs qui nous animent.

    Ces valeurs sont tout aussi fondamentales puisqu’elles forgent le sentiment d’appartenance à notre société belge.

    Grâce à ces valeurs, chaque citoyen peut s’épanouir, chaque femme ou chaque homme peut réaliser ses rêves et ses projets, chaque entrepreneur peut concrétiser ses ambitions.
     
    Mesdames et Messieurs,

    Je pense tout d’abord à l’égalité.

    Nous avons le privilège de vivre dans une société ouverte et respectueuse.

    La lutte pour l’égalité a, ces dernières années, remporté de beaux succcès dans notre pays.
    Pourtant, les inégalités restent trop nombreuses. Trop de gens souffrent de discrimination ou d’exclusion…
    Des femmes qui subissent la discrimination au travail ou dans d’autres domaines.

    Des personnes qui ne trouvent pas de boulot à cause de leur nom,
    des couples qui se voient refuser un appartement en raison de leur orientation sexuelle,
    des jeunes qui voient les portes des discothèques se fermer en raison de leur couleur de peau,
    ce sont bien ces inégalités du quotidien qu’il nous faut combattre.

    De telles discriminations pourraient nous conduire à une évolution fâcheuse.
    Une évolution qui nous éloignerait d’une société harmonieuse et qui nous rapprocherait d’une série de micro sociétés fermées.

    Micro sociétés avec chacun chez soi, chacun avec son semblable, chacun coupé de celui que l’on perçoit comme différent.

    Nous ne pouvons accepter que notre société vole en éclats.
    Bien au contraire. Nous devons chérir ce qui nous rapproche, ce qui nous lie et ce qui peut nous faire avancer ensemble.

    La combinaison des différences est une richesse et une plus-value pour notre pays.
    J’en appelle donc à la plus grande vigilance.
    Nous ne pouvons pas accepter que certains se répandent en propos ou attitudes racistes, antisémites ou xénophobes.

    Nous ne pouvons accepter que certaines convictions religieuses soient la cible de stigmatisations.
    Nous ne pouvons accepter que le radicalisme et la haine remettent en cause notre État de droit.
    Si nous l’acceptons, nous nous mettons tous en danger.

    En quelques années, ces phénomènes se sont hélas exacerbés.
    La peur du lendemain s’est trop souvent transformée en une peur de l’autre.
    Peut-on empêcher ce type de dérives ?

    Oui, j’en suis persuadé.

    A ces dérives, il faut tout d’abord opposer l’Etat de droit et l’autorité de l’Etat.

    Nos lois interdisent et sanctionnent les discriminations, la diffusion d’idées fondées sur la supériorité ou la haine raciale ainsi que les incitations à la haine, à la violence ou à la discrimination.

    Outre la loi, chacun de nous est également en mesure d’empêcher ce type de dérives, à condition de se mobiliser en tant que démocrate, en tant que responsable éclairé ou en tant que femme ou homme de bonne volonté.
    Je voudrais aussi en appeler à ce qu’il y a de meilleur en nous tous.

    En effet, le progrès naît d’abord dans le cœur des femmes et des hommes, pour ensuite se déployer grâce, entre autres, à l’éducation, à la culture et à l’économie.
     
    Sire, Madame,
    Mesdames, Messieurs,

    Personnellement, je ne remercierai jamais assez la Belgique. 

    La Belgique qui a accueilli ma famille fuyant la pauvreté, comme tant d’autres familles venues d’Italie ou d’ailleurs.
    C’est aussi notre pays qui m’a donné l’opportunité d’étudier.

    Si, à cette époque, je n’avais bénéficié que de droits purement abstraits, je ne serais pas devant vous aujourd’hui.
    La chance de ma vie, ce fut de bénéficier de la solidarité effective et des possibilités d’émancipation offertes par notre pays.

    La solidarité.

    Voilà la deuxième grande valeur que nous devons défendre.
    Cette solidarité doit être au cœur de notre engagement.

    Nous devons veiller à ce que tous les citoyens puissent bénéficier de  l’ascenseur social, quelle que soit leur situation sociale ou culturelle.

    Quelles que soient nos sensibilités politiques, nous avons tous intérêt à vivre dans une société où chacun peut compter sur les autres lorsqu’il ou elle traverse des moments difficiles.

    Comme ça a été mon cas, dans ma jeunesse, en tant que fils d’immigrés pauvres.

    Mais cette solidarité compte tout autant pour ceux qui perdent leur emploi, ceux qui sont malades, les personnes isolées, les moins-valides, les personnes âgées…

    Oui, nous sommes tous concernés.

    Car lequel d’entre nous oserait prétendre qu’il ou elle n’a jamais connu et ne connaîtra jamais de difficultés ?
    Pour faire d’une société développée comme la nôtre une société respectable, il nous faut mettre tout en œuvre pour n’abandonner personne à son sort.

    Cette solidarité est dans l’intérêt de l’ensemble de la société. Car tous ceux qui y participent peuvent donner autant qu’ils peuvent recevoir.

    La Belgique, me semble-t-il, est exemplaire à cet égard.

    Nous bénéficions d’un système social exceptionnel en termes d’efficacité et d’humanité.
     
    Sire, Madame,

    Mesdames et Messieurs,

    Même si notre système est exemplaire, il y a hélas encore de grands bémols.

    Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté ou la précarité est beaucoup trop important dans un pays aussi développé que le nôtre.

    En moyenne, 1 Belge sur 7 et plus d’un enfant sur 5 vivent dans le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.   
    Ces chiffres sont encore plus élevés dans certaines régions et pour certaines catégories de la population, dont notamment les familles monoparentales.

    Plus que jamais, nous devons mobiliser l’ensemble des forces vives de notre pays pour combattre plus efficacement et plus durablement la précarité et l’exclusion sociale.

    C’est une thématique qui restera une des priorités majeures des prochaines années. 
     
    Sire, Madame,

    Mesdames et Messieurs,

    Pour conclure, voici une troisième valeur essentielle : la liberté.

    Aujourd’hui encore, des peuples opprimés mènent la lutte pour la liberté aux quatre coins du globe, faisant souvent de nombreuses victimes.

    La liberté, qui nous paraît si évidente, mais que nous ne pourrons jamais considérer comme définitivement acquise.
    Liberté de circuler, liberté d’expression, liberté de la presse, liberté de pratiquer une religion ou de n’en pratiquer aucune, liberté affective et sexuelle, liberté pour les femmes de disposer de leur corps, liberté de choisir sa mort dans la dignité,liberté d’étudier, d’entreprendre, de prospérer…

    Nous pouvons être très fiers des valeurs de progrès de notre pays.

    Je tiens à saluer la maturité démocratique exceptionnelle des citoyens belges en la matière.

    Lorsque l’on voit sur certains de ces sujets les récents débats douloureux dans d’autres pays européens, nous mesurons la chance que nous avons.

    La liberté permet d’être soi-même.

    Et nous devons la défendre avec acharnement, pour qu’elle bénéficie à chacun.

    * * *

    Sire, Madame,

    Mesdames et Messieurs,

    En cette année où nous commémorons le centenaire de la Première Guerre mondiale, je tenais à mettre ici en lumière un certain nombre de valeurs fondamentales.

    La liberté, l’égalité, la solidarité, mais aussi la tolérance, l’ouverture et le respect.
    Ces valeurs qui, le siècle écoulé, ont fait de la Belgique ce qu’elle est.

    Sur les plans social, économique, culturel et scientifique.

    Mais aussi sur le plan de notre mentalité.

    Telles sont les valeurs que nous partageons.

    Que nous soyons wallons, flamands, bruxellois, francophones, néerlandophones ou germanophones :
    Je suis convaincu que ces valeurs sont les piliers sur lesquels se fondent notre pays et notre progrès.

    Ces valeurs communes, j’invite l’ensemble de nos citoyens à les cultiver, jour après jour. 
    En effet, c’est sur ce socle de valeurs communes que nous pourrons construire la Belgique de demain. 

    Une Belgique plus juste, plus prospère et plus fraternelle.
     
    Sire, Madame,

    Mesdames et Messieurs,

    Nous sommes certes confrontés à des défis de taille:  la lutte contre la pauvreté – je l’ai dit –, la réduction des inégalités, l’allongement de la vie de notre population, la création d’emplois, le soutien renforcé à la compétitivité de nos entreprises, une fiscalité plus juste et plus simple...

    Toutefois, je suis confiant en notre avenir, je suis confiant en nos capacités d’améliorer le futur, précisément parce que le socle de nos valeurs communes est solide et nous rassemble.
    Notre richesse, c’est bien sûr notre histoire et notre culture partagées, que nous devons transmettre aux jeunes générations.

    Notre richesse, c’est aussi notre interculturalité. A cet égard, je voudrais saluer le double anniversaire de l’immigration turque et marocaine, que nous fêtons cette année.

    Mais notre richesse, nous la devons également à ce que je pourrais appeler le génie belge.
    Ce génie belge qu’est notre capacité d’apporter sans cesse de nouvelles solutions.
    Même quand nous rencontrons de graves difficultés, nous trouvons les ressources nécessaires pour repartir de l’avant.

    Pour paraphraser un proverbe africain, si on veut aller loin, il faut y aller ensemble.
    Om het met een Afrikaans spreekwoord te zeggen; wie ver wil geraken, moet er samen tegenaan gaan.
    Avec nos valeurs partagées et notre créativité renouvelée, j’en suis convaincu, nous ferons rayonner notre pays et nous offrirons à notre population un avenir plus heureux !

    Frohes Neues Jahr !
    Beste wensen aan iedereen !
    Meilleur vœux à tous !

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  • Commentaires

    1
    Samedi 1er Février 2014 à 09:44

    Si vrai! En espérant que toutes les personnes intelligentes comprennent que la seule issue valable est de suivre notre 1er Ministre, ses idées réalistes et ses espérances pour notre pays! Sans oublier de bannir les extrêmes qui ne pensent qu'au séparatisme et à leurs propres intérêts....cela s'appelle de l'égoïsme et d'autres qualificatifs qu'il faudrait rayer du vocabulaire! Les temps seront encore durs...mais votre, notre avenir dépendra de votre prochain vote et j'espère que vous aurez compris que pour nos enfants.....voter à gauche sera toujours le ciment de la Liberté, du respect de l'autre et le seul espoir de sortir de ce marasme!

    2
    Samedi 1er Février 2014 à 16:32

    tout est de savoir comment la Flandre va voter ... Moche quand même que notre avenir dépende toujours d'eux !

    3
    Dimanche 2 Février 2014 à 06:27

    Et bien.... Ca, c'est un Premier ministre.... Sera-t-il entendu ?

    4
    Dimanche 2 Février 2014 à 23:37

    il faut y croire vivre ensemble et partager c'est ça qui compte

    besos

    tilk

    5
    Lundi 3 Février 2014 à 07:54

    Elio a Bonheur du Jour, une toute grande partie de la Wallonie pour lui, une toute petite partie de la Flandre, quelques Bruxellois, pas mal de Germanophones ... sera-ce suffisant au lendemain du 25 mai  ? je l'espère ...

    amitié .

    6
    Lundi 3 Février 2014 à 07:56

    je voudrais que tous pensent comme nous Makno, mais ... tant d'amour propre au coeur des hommes conduit souvent à l'égoïsme, au repli sur soi ...

    amitié .

    7
    Mardi 4 Février 2014 à 11:40
    Daniel

    Partage, solidarité et tolérances, voilà les valeurs que l'homme devrait pratiquer. Mais l'homme est égoïste et n'accepte guère les différences. D'où les comparaisons, les jugements......Et les conflits.

    8
    Mardi 4 Février 2014 à 13:02

    Bonjour Marie-Claude,

    Il faut y croire, en tout cas un discours pareil donne confiance. Faut attendre maintenant pour voir.

    Passe une bonne journée, amitié, Véronique

    9
    Mardi 4 Février 2014 à 17:39

    Et bien, le notre devrait prendre exemple !... Belle année à toi et aux tiens, Marie-Claude

    10
    Mercredi 5 Février 2014 à 07:57

    L'homme a le choix Daniel, et avant de laisser ses peurs l'éteindre, il devrait toujours ouvrir son coeur, source de chaleur ... Tous les hommes se valent et méritent les mêmes chances ...

    amitié .

    11
    Mercredi 5 Février 2014 à 08:01

    Nous ne comprenons pas ce qui se passe en République Française, Dommage que ce soit la minorité archaïque qui l'emporte ...pour l'instant ... gare à l'obscurantisme !

    amitié Véronique .

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    12
    Mercredi 5 Février 2014 à 08:05

    Merci de ton passage Phène 

    Je suis persuadée qu'avec Ségolène tout aurait été différent ... La France ne fait pas toujours le meilleur choix ...

    Mais il n'est jamais trop tard pour se ressaisir tous les hommes de bonne volonté devraient s'unir pour balayer ce qui doit l'être ...

    amitié et tous mes voeux à toi ainsi qu'à tes proches .

    13
    Mercredi 5 Février 2014 à 16:57

    Bonsoir Marie-Claude,

    Je suis en panne d'ordi, je passe vite fait avec celui de ma fille ... Bonne soirée, Véronique

    14
    Vendredi 7 Février 2014 à 22:36

    ces machines nous font cruellement défaut quand elles  nous font des faux ...bonds ...

    amitié .

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