Ce matin, je me suis promenée au petit bois derrière chez moi, la neige avait fondu, les feuilles alourdies et humides tapissaient le sol, les branches mortes encombraient de leurs longs bras nus les sentes que j’empruntais … Plutôt que d’errer au silence des lieux, je me suis mise à la tache, évacuer sans mollir ces débris gracieux et tentaculaires qui n’avaient pu résister aux lourdeurs de l’hiver … 

Le poids de la neige cumulé au poids des ans avaient déshabillé les grands arbres  de leurs mortes parures, la nature a ce don qu’en silence elle produit, de faire place nette pour la vie future … 

Mais je passais par-là, et ma force à l’appui je dégageais l’endroit laissant pour le printemps un espace de jeu que mes petits enfants pourront envahir, en faisant à loisir un champ de bataille, de cache-cache, de course, un lieu pour super-héros … 

Joignant l’agréable à l’utile ainsi va ma vie, le passé des branches n’est plus, le présent m’amuse et le futur s’invente … à l’ombre des grands arbres …