Et maman fêtera ses 99ans, j’étais à son chevet hier comme une caresse à la vie qui s’en va, quelques sourires de temps en temps se dessinent sur ses lèvres qui tant de fois nous ont embrassés, qui parfois nous sermonnaient, qui toujours savaient nous dire l’amour d’une mère pour ses enfants et qui aujourd’hui se taisent … 

Elle n’est pas malade, juste vieille, juste un peu trop vieille … 

Elle est là couchée dans le moelleux de son lit et attend … 

Un peu d’eau, un repas, une visite, un sourire, une caresse, un contact ? Elle ne sait plus le dire … mais se laisse faire quand on la soigne, quand on la cajole … Parfois, son regard pétille de reconnaissance, parfois il s’évade dans le sombre de ses pensées, que peuvent-elles être ? En a-t-elle assez ? Désire t-elle prolonger le chemin ? Nul ne sait … 

Et je reste là à lui parler, me disant que le son de la voix peut être une musique qu’elle reconnaîtrait encore, et je chante des chansons qu’elle-même nous fredonnait jadis, et je caresse ses mains noueuses qui ne se délient plus, et je me dis qu’il est triste de vieillir … juste un peu de trop vieillir … Mais comme je l’aime !

Et je rêve de laïcité, pour un état de « droit » où le politique reprendrait le pouvoir de la « LOI » pour qu’enfin le « vivre ensemble » se décline en connaissance des « tables » de la civilité … 

Car il en est tout autre sous le couvert de la neutralité, les religions qui ne cessent de se multiplier comme des petits pains ont semble-t-il des « droits » que le respect de leurs convictions impose aux autres, ainsi au sacré nom de leurs habitudes dogmatiques il nous faut sans cesse créer des liens qui vont de la nourriture aux paysages en passant par le déguisement et l’outrance des mœurs appropriés … 

Je rêve de laïcité, non pas par besoin philosophique découlant de mon athéisme notoire, mais bien par raison sociale et politique qui tout en pensant la Loi impose à chacun le respect de l’autre sur la scène du civil .

La neutralité faisait son chemin tant que dans nos régions la démocratie n’avait à supporter qu’une descendance judéo-chrétienne, qui plus souvent qu’à son tour lui donnait déjà du fil à retordre … C’était « ces images » qu’ils ne pouvaient voir, ses « tolérances » qu’ils ne pouvaient accepter, ces « blasphèmes » qui les indisposaient …mais qui passaient quand même après moult tumultes … au grand dam de leurs églises qui gardent le marteau sur l’enclume pour le cas où, nos faiblesses laïques dues à cette « neutralité » leur ouvriraient le passage … 

Je rêve de laïcité, au nom de tous ces combats menés par des êtres pensant l’égalité des droits humains, que nul dieu ne peut asservir, je rêve de laïcité au sein des écoles qui ont à éduquer aux savoirs nombreux qui découlent des sciences humaines qui englobent la Science et ses connaissances, je rêve de laïcité pour les droits des femmes, si fragilisées de nos jours par les crises multiples qui se succèdent sans fin, je rêve de laïcité qui sans nuire à la « foi » remette en place ces églises qui ne cessent de prôner le divin sur l’humain … 

Le chemin sera long, les débats seront houleux, les manifestations seront nombreuses … Entre la neutralité d’Etat et la laïcité s’est immiscée le communautaire qui serpente telle une couleuvre d’élections en élection … faut bien séduire tous les quidams … Mais même tard, il faudra y souscrire sous peine que le politique y perde sa chemise sous le joug des religions qui savent se faire entendre ! 

J’avais tant espéré un matin ouaté, bottes et pelle étaient prêtes, pour que sitôt levée, j’aille d’un pas léger me jouer du blanc sol, quand le noir du ciel enrobe encore le sommeil des autres … 

C’est dimanche, moins de gens n’ont à emprunter les routes, j’aurais été seule à m’enivrer de ce vin blanc coulant du ciel, jouissant du décor entourant mes rêves éveillés … 

Je m’étais endormie bercée par la chute des tous premiers flocons qui vacillaient en l’air, m’offrant la valse hivernale d’un présage alléchant incitant les chants les plus doux qui savent onduler de blancheur le sombre des sols … 

Mais rien de tout cela … 

Juste quelques flocons, pas de quoi sortir la pelle, les bottes peut-être m’aideront à faire crisser le si léger manteau, dont la terre se pare en cet hiver démuni de ses attributs … 

Il paraît qu’ailleurs les chemins sont à ce point encombrés qu’ils retardent les allées et venues des obligés de la route, je compatis les amis, mais j’aurais tant aimé ce dimanche matin m’élancer gaillarde aux sentes blanchies par quelques flocons de plus … 

Juste quelques flocons …

S’il est un homme qui fait ce qu’il dit, c’est bien ce Bart, jamais il ne fut pris en défaut, et ceux qui appartiennent à son camp ont toutes les raisons de lui faire confiance ! Depuis qu’il est en politique il mène la danse envers et contre tout, de Leterme à Michel qui se sont laissés leurrer de leur plein gré, il conduit, ainsi qu’il le proclame, la Flandre vers son indépendance !

Pauvre Belgique, si fière d’elle-même dans les temps de son émergence, si apte à se conduire comme une grande lors de son industrialisation galopante, si haute en couleurs quand d’un marché régulé du charbon elle toisait les vrais grands de ce monde en créant une Europe visant à la paix entre les nations avec les Pays-Bas et le Luxembourg, pauvre Belgique te voilà bien prête à devoir te couper en morceaux de par la volonté d’un homme plus que déterminé !

Il ne cherche aucune excuse, il agit de plein droit et démocratiquement, les hommes, qu’il a placé en tant que ministres aux postes les plus importants du fédéral, sont à la hauteur de leur tâche, et si de temps à autre il leur arrive de commettre une « bévue » ils sont vite excusés par leurs partenaires du Nord comme du Sud, pour raison de maintien de ce gouvernement des droites … 

Et pendant ce temps-là, lui Bart, président de son parti la NVA, bourgmestre de la ville d’Anvers, tient le discours le plus flamand qui soit et le plus financier qu’il peut en vue de réaliser son intime et profonde conviction : l’indépendance de Sa Flandre !

Un parti cependant est coupable de tout ceci, un parti Wallon qui sans vergogne s’est acoquiné au « grand homme de la Flandre » avec pour seule raison de nuire à un parti de gauche le PS, son rival en terre wallonne … Sa responsabilité est énorme et il aura beau dire que ses intentions étaient des plus louables sur le plan économique, le résultat sera ce qu’il advient lentement mais sûrement la mort de la Belgique !

MERCI (très péjoratif) le MR !

ITE MISSA EST …

Paul Veyne connaît l’Antiquité gréco-romaine, il l’a enseigné et à chaque croisée de ses chemins d’étude il a rencontré Palmyre, une ville caravanière aux accents commerciaux qui reliait les mondes alors parcourus par diverses cultures … 

Palmyre avait au-moins 4.000 ans… déjà appelée Tadmor (son nom arabe) mais nous ne pouvons retracer historiquement son passé que depuis 1.000 ans avant notre ère .

Des chameliers avaient choisi cette oasis située à mi-chemin entre les bords de la Méditerranée et les rives de l’Euphrate pour en faire une entreprise commerciale, eux qui connaissaient les routes du désert et tous ses points d’eau eurent l’intelligence de se nourrir de toutes les cultures pour se faire reconnaître par tous en tant que « république marchande » .

C’était donc là, à Palmyre que s’érigeaient les monuments les plus prestigieux du mélange des cultures, qui au sacré nom du commerce ne prenait parti pour aucunes et savait s’accommoder de toutes .

Une intelligence était née qui dit que l’argent n’a pas d’odeur, et bien qu’araméens dans l’âme, ces marchands savaient se jouer, pour le profit, des civilisations qui passaient :  « s’helléniser, c’était rester soi-même tout en devenant soi-même, c’était se moderniser … »   

C’est donc toute cette culture, preuve du pouvoir vivre ensemble qu’ont voulu détruire ces fous  qui se réclament d’un dieu pour anéantir jusqu’aux traces mêmes de l’Histoire du monde en faisant voler en éclats Palmyre .

Seuls les livres désormais pourront nous la faire connaître !

Je vous ai passé volontairement tous les méandres du mélange des Histoires qui valent vraiment qu’on s’y attarde … pour cela, vous avez le livre paru chez Albin Michel .