Je me souviens d’un temps disait la chanson, le temps de la Bohème, celui où l’on trimait dans l’espoir des temps meilleurs, où elle posait nue mais que les pinceaux habillaient de couleurs, un temps où l’on était heureux d’être jeune, où la vie s’abreuvait aux sources de l’humain … 

COMME LA VIE A CHANGE !

Je vous parle de ces jours présents, le temps de la colère, celui qui a tué l’espoir de ces jeunes pourtant nés en temps de prospérité mais qui subissent l’austérité, ils sont couverts de technologie, savent y faire, mais ils coûtent si cher, qu’on les laisse sur le carreau au nom d’un dieu nouveau, le capital … si froid, si inhumain … que tous grelottent … au point de s’échauffer pour ruer dans les brancards …en quête d’espoir … 

COMME LA VIE A CHANGE !

La souffrance des peuples n’est pas neuve, mon temps, celui de la Bohème fut peut-être le meilleur, les guerres finies pour un temps, une politique partagée par des idéaux forts qui faisaient rêver et la gauche et la droite, chacune de ces idées sociétales faisait progresser l’humanité par des débats parfois houleux mais qui conduisaient à l’équilibre entre les hommes … Tout aurait pu continuer si l’argent ne s’en été pas mêlé, si en tombant le mur de Berlin n’avait pas écrasé Marx, laissant croire à une politique unique pouvant tout, essentiellement basée sur l’économie des marchés … 

COMME LA VIE A CHANGE !

On pourrait croire que nos rêves sont morts, on pourrait croire que l’argent va gagner, que l’Homme a disparu derrière des colonnes de chiffres qui ne cessent de s‘additionner, que la vie a perdu tout son sens … C’est oublier la force du rêve … c’est oublier qu’un peuple opprimé peut beaucoup, c’est oublier que l’Homme tout petit qu’il est,  a traversé les âges, les guerres et les crises, qu’Il est debout, qu’il peut

CHANGER LA VIE !       

N’avoir pas d’âge encore, et déjà si intrépide à vouloir essayer de faire tout comme les grands … 

Me tenir debout, sinon à quatre pattes courir tout partout, me dresser quand je le peux et longer le support en quête d’aventures, ouvrir et fermer les portes, vouloir tout vider mais ça, je ne peux … 

Parler sans dire le mot mais m’écouter le dire,  et en rire …

Avoir cinq ans, c’est déjà être grande … 

Qui sait tout faire comme les grands, mais qui peux mieux encore, c’est voir un arbre et le vouloir monter, c’est se prendre pour une fée et la forêt ensorceler, c’est courir dans le temps des rêves et en faire son royaume !

Avoir sept ans, c’est bien sûr être grand !

C’est dominer le monde en grimpant aux sommets, c’est atteindre son but en maîtrisant son corps, c’est déchiffrer l’énigme et pourfendre les monstres, c’est être la force qui détermine l’action, c’est prendre confiance en soi et avancer le pas … 

Avouez que grande est ma chance d’avoir ces petits enfants là !

De Binche, nous partîmes à soixante

Nous fûmes plus de cent mille en arrivant au port !

Jeunes et plus âgés, hommes et femmes, tous meurtris des conséquences de cet austère politique qui nous est imposée, armés de convictions de casquettes et foulards, chiffons rouges en étendards, par la rue nous allions hurler notre nausée, notre colère … 

C’était un florilège de ballons rouges, bleus et verts qui s’élevaient par-dessus le cortège fait d’une seule tête d’un peuple sincère qui parlait le flamand autant que le français mais qui disait la même chose : CESSEZ L’AUSTERITE !

Nous étions heureux de nous voir si nombreux, à se dire que le gouvernement doit comprendre qu’il ne s’agit plus de nous tordre le cou, que la colère gronde, que la vache a donné tout son lait, que c’est à un autre pis qu’il faut aller tirer, que des riches il y a … que leur tour est venu de passer à la casse … Ce sont les dockers flamands  qui ont allumé le feu, ruant comme le taureau dans l’arène quand il sent que sa mise à mort est programmée, ne sachant plus contenir sa rage, son désespoir … il fonce en animal blessé … 

Nous ne sommes pas des moutons !

La Belgique n’est pas la France, Le Luxembourg n’est pas la Belgique qui n’est pas l’Allemagne, ni les Pays-Bas, ni l’Italie , L’Espagne, le Portugal, Le Royaume-Uni, La Croatie, L’Autriche, La Bulgarie, Chypre, Danemark, L’Estonie, La Finlande, La Grèce, La Hongrie, L’Irlande, La Lettonie, La Lituanie, Malte, La Pologne, La République Tchèque, La Roumanie, La Slovénie, La Suède … 

Non, la Belgique n’est qu’un tout petit pays de par son territoire mais elle est à la base de cet ensemble de pays qui croient tous à un avenir commun bien menacé de nos jours par une politique commune d’austérité frisant la démesure … 

Chacun des « Etat-Nation » est obligé de suivre la loi économique et financière dictée par les intérêts du grand-marché de la consommation, seules les lois y afférant sont communes … pour le reste chaque pays reste libre de sa politique  … 

Comment voulez-vous que les besoins de certains pays nouvellement admis rejoignent les besoins des tout premiers qui avaient « stabilisé » leurs économies au point de rêver d’une monnaie unique facilitant davantage encore le commerce extérieur à la zone ?

Comment voulez-vous que nos travailleurs jouissant des avantages gagnés des luttes sociales, initiées par l’essor commun de ce premier ensemble puissent céder leurs acquis pour réguler le système de l’offre et de la demande si chère aux marchés ?

Il nous semblait couler de source qu’un travailleur, quel que soit son domaine échangeait son labeur contre un droit de vivre dignement avec un toit, sans faim, de pouvoir pourvoir aux besoins de sa famille en santé, éducation, culture,… le salaire de chacun étant au prorata du niveau de vie de la société dans laquelle il évolue … 

Tout cela est remis en cause par L’Europe des Droites, qui ne fait pas dans le sentiment humain, et qui contraint malgré eux les pays aux pouvoirs de gauche à se soumettre contre leur gré aux diktats d’une économie financière qui détruit l’économie,  tout en laissant faire quand cela l’arrange ( la Grèce hier) et qui sévit quand elle le trouve judicieux (la Grèce aujourd’hui )   … 

Un gouvernement nouveau vient de prendre place en Belgique qui veut appliquer une politique correspondant aux besoins de l’Europe d’hier … 

Un gouvernement nouveau vient de prendre place en Europe qui nous prétend vouloir assouplir ses lois dépassées dixit le FMI … 

Nous verrons bien … 

Mais moi ce jeudi 6 novembre, je serai du nombre des manifestants dans les rues de Bruxelles .

 Pour tous les travailleurs d’Europe, passés, présents et à venir,

 IL FAUT QUE CELA CHANGE !