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Deux journées de soleil, et je crois au printemps, et l’ardeur me pousse de l’avant, mon jardin s’est bercé de mes mille caresses, sa terre s’est offerte gloutonne à mes griffures de fourche, s’étalant langoureuse comme un corps lascif qui comprend son bonheur à être labouré …
Je le laisse reposer encore un peu, s’aérer aux mélanges des rayons solaires, des pluies printanières, des nuits encore fraîches, attendant le moment propice à l’ensemencement qui viendra d’ici peu clôturer nos délices d’amour, pour enfanter le renouveau !
Le gâteau des 61 ans de Philippe se mangera ce soir en famille, après le goulasch qui mijote …
Son nouveau sourire bordé de nouvelles dents viendra couronner la fête de l’amour-roi, c’est si bon d’être ensemble …
Trois jours à Genval me tiendront loin de vous, mes petits bouts obligent, jeudi je fais les valises et vendredi dès potron-minet je m’évade à La Panne pour caravane installer …
Revoici les beaux jours et je crois au printemps, comme la vie est belle !
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Oui vous dis-je, je peux moi rire de tout y compris de moi-même, et de vous et des autres, des caprices de la vie, des tourments, des situations cocasses, des maux et des peines, des joies et des réjouissances, de toutes les perplexités, mais pas avec n’importe qui, mais pas n’importe quand …
Il me serait malaisé d’aller rire de la mort auprès d’un moribond, d’aller dénigrer la vie penchée sur le berceau d’un nouveau-né, de clamer l’aisance parmi les démunis, de me rire du malheur d’autrui quand sa peine est grande …
Il y a dans l’humour des règles à tenir, des lieux où c’est possible, des temps pour le faire, des actions à ne pas produire, comme dans une bonne pièce théâtrale qui se respecte, que n’apprécie qu’un nombre certain de gens …
Mais nos temps sont modernes qui se servent de la très large diffusion sur les réseaux du net, de blagues outrancières et haineuses à souhait mettant à mal toute une catégorie de personnes qui n’ont pas le mérite de leur ressembler …
De ces blagues-là, je ne ris pas, me souvenant d’un temps que je n’ai pas connu ne l’ayant pas vécu, mais qui pourrait renaître si nous n’y prenons garde …
Toutes ces blagues qui s’attaquent à une nationalité précise pour fait de religion, amalgamant les rites aux usages des excès, véhiculent la haine et pas la réflexion, il suffirait d’un type sachant haranguer les foules, pour lever des armées d’une bande d’excités et l’Histoire repasserait les plats …
Si mon tempérament me pousse à dévoiler la femme, mon respect d’elle m’interdit de rire de sa vie …
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Alors que monte la sève au sein des plantes en mon jardin, je sens en moi renaître l’élan du printemps qui s’amène, et me voilà devenue fourmi dégageant brindilles et feuilles brunies pour laisser place aérée aux tiges qui émergent …
Crocus, perce-neige, jonquilles, jacinthes, pensées me font cortège, plus une mousse pour ternir leur éclat …
Les rosiers sont coupés au troisième œil, les figuiers débarrassés de leur manteau, le laurier, le romarin, la sauge respirent à nouveau l’air libre embaumant de leur essence mon coin de paradis …
Les bourgeons du lilas, des arbres fruitiers se gorgent en silence des senteurs à venir …
Et je bêche aux forces retrouvées les arpents de terre qui demain recevront les semences de vies nouvelles …
Peu m’importe que passent les années, tant que ma sensibilité à la terre rejaillit de saison en saison, je me sens jeune et je vis !
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Voilà six jours mon Gorian que tu es parti en Chine, l’avion qui te ramène vers nous reste bloqué dans les airs, le brouillard s’amusant à te retenir …
J’aurais aimé être du voyage vers ce pays qui depuis toujours me captive, que seules mes lectures m’ont aidé à découvrir, me faisant tour à tour fille de prince des lieux, fille de paysan, jouant à ce que je suis vraiment j’ai couru à cette marche rouge maoïste en son temps, j’ai honni le groupe des cinq qui trahissait le livret mais je reprends confiance dans l’art que tu mets en place pour accorder le capitalisme au communisme de ton passé …
Ton peuple qui en a bavé plus que tolérable, réclame ses droits, se fait entendre inutile de préciser qu’un milliard et demi de gens peuvent faire du bruit !
On te dit soumis, mais je sais ta révolte, j’en prends pour preuve cette loi qui t’empêche de procréer à ton gré, t’enjoignant la possibilité d’un seul enfant (deux dans les campagnes) que tu détournes avec aisance faisant que sur soixante années tu as triplé le nombre des chinois …
Et tu fais peur à l’Occident qui craint que ton nombre autant que ta capacité à savoir-faire, le laisse économiquement à la traîne . Sur peu de temps tu as appris à jongler comme un artiste avec le vieux de ton passé et l’espoir de la modernité, et tu t’appliques à envahir le monde fort de ta dextérité, de ton courage, de ta gentillesse …
Tes dirigeants ne m’ont pas encore convaincue, il semblerait qu’ils fassent quelques pas vers le mieux, mais je l’avoue j’hésite encore à leur donner mon blanc seing, je réprouve totalement leur attitude vis-à-vis de la Syrie …
Un brouillard me voile les yeux, qui tarde à se lever sur ton avenir, que je voudrais voir se dissiper, pareil à celui qui assombrit mon ciel empêchant l’avion de Gorian de se poser …
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